« Le dépositaire d’un passé et le responsable d’un avenir »


« Quand on n'a pas de relations utiles, de combines avec les dispensateurs de l'argent roi et que l'on ne rentre pas dans le moule des affairistes, il faut s'imposer par la qualité du travail avec une technicité supérieure. Néanmoins, la qualité est très peu reconnue. Enrichir ses connaissances professionnelles, c'est acquérir une confiance en soi. Si l'homme fait bien son métier, le métier fera son homme. Notre époque, inquiète, vit ses étranges confusions. Les repères sociaux, économiques et moraux s'effondrent. L'homme moderne a altéré le contenu de sa voie spirituelle, qui l'achemine vers une dimension intellectuelle. Si la machine vient en aide à l'homme, elle ne doit pas l'asservir. La machine la plus perfectionnée n'a pas d'âme et n'éprouve pas la satisfaction du beau et du désir de mieux faire. Créer avec ses mains suscite des sensations qui concourent au bonheur d'un artisan. Malgré les apparences négatives du monde actuel, une minorité silencieuse prépare l'avenir en puisant dans le labyrinthe des formes traditionnelles, les règles de la connaissance, l'acquis de nos ancêtres, afin de les transmettre aux hommes de bonne volonté. C'est le sens primordial de la sagesse, de l'imagination créatrice, véritable voie de la réalisation intérieure. Ma raison sociale a été, par nature ou par instinct, de suivre ce modeste chemin, qui invite la conscience humaine à se débarrasser de tout superflu et de trouver dans le travail une forme de pensée, de satisfaction et de liberté. »
« Le compagnonnage, c'est avant tout l'apprentissage d'un métier, le voyage et la vie en communauté. Face à la démesure de l'univers industriel, le compagnonnage attire encore aujourd'hui des jeunes à la recherche de la connaissance. La quête d'un idéal, le besoin de se surpasser, le goût de l'effort pour le bien commun font partie de l'esprit qui anime les gens de la tradition. La liberté d'esprit n'est-elle pas en harmonie parfaite avec l'univers, qui invite la conscience humaine à se débarrasser de ses désirs mesquins, à agir sans rechercher le gain et à laisser de côté tout nos besoins égoïstes. En un mot, tous ceux qui agissent par amour, avec amour, trouvent dans leur travail une forme de pensée, de satisfaction et de partage.
A l'aube du troisième millénaire, il reste encore beaucoup à construire. Aussi sachez, hommes de bonnes volonté, que la
grandeur d'un métier est peut-être avant tout d'unir les hommes. »


« Dans nos montagnes, se côtoient le Diable et le Divin. Qu’ils fassent que cette nature sauvage nous apporte la
joie au coeur, que nos grands sapins engorgent nos poumons d’oxygène et que le vin du Jura glisse doucement dans nos
veines et illumine nos gestes. Souvenez-vous toujours de ce que le poète a dit : Vous pouvez tuer toutes les hirondelles,
mais vous n’empêcherez jamais le Printemps d’arriver. A bon entendeur, Salut ! »

 

S.B.-P.
Franc-comtois La Fermeté,
Compagnon charpentier des devoirs du tour de France

 

 

 

Sources : « Au coeur du clocher de la chapelle expiatoire place des carmes à Saint-Claude » de M.Bonalume, C.Meier et S.Blanc-Potard.
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